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vendredi 29 mars 2013

So(u)ldier Cody


Saul Williams se souvient (Vibrations nov. 2012) de la vague de fraîcheur qu'a provoqué Cody ChesnuTT sur la scène newyorkaise (celle là même qu'on a le plaisir de voir dans la Block Party de Dave Chapelle) : "Entendre ce type chanter était juste un don du ciel. Cela nous motivait artistiquement, croyez moi, il était devenu notre nouvelle inspiration". On veut bien le croire, quand dès les premiers instants sur la belle scène du Rocher de Palmer (Gironde), on se sent pousser des ailes, prêt à suivre le soldat Rasta Cody dans les reliefs de sa Soul. Son flow passe naturellement de la parole au chant, tout son corps vient enrichir ses propos, l'expression est totale, l'énergie complète, c'est électrique ! Parfaitement accompagné (guitare, basse, batterie et claviers - on aurait préféré les cuivres en chair et en os, mais sous hypnose, l'imitation synthé passait très bien !), on oscille entre les scansions de ses riffs de guitare et le miel de ses odes à l'amour, à la vie. Parce que le bonhomme a, semble t'il, tourné une page, comme en témoignent la plupart des titres de son dernier album. Plus sage ("I used to smoke crack back in the days") mais sans perdre sa fougue, il regonfle sa foi et transmet cette énergie comme un preacher à son audience. Et même après avoir tout donné, il serre les pinces à la sortie de la salle ;-)


Il y a quelques années, il avait transformé l'Elysée Montmartre en radio crochet, donnant le micro à ceux qui le souhaitaient. On avait alors vu pour la première fois la belle Ayo pousser la chansonnette ! En 2001, c'est encore lui qui transforme la scène de The Roots en salle d'audition : il vient brancher sa guitare à l'entracte et fait sortir Questlove de ses loges ! On connait la suite avec The Seeds, qu'il ne chante plus aujourd'hui : "je sais que vous avez la maturité de comprendre que je ne veux plus regarder en arrière" nous précise-t'il. Il reste cependant encore une belle collection de cassettes sur son T-shirt, comme un clin d'oeil à sa période "lo-fi" avec The Headphone Masterpiece (when the world was coming to his party :-), qui avait renversé tout le monde ! Et l'urgence, celle qui crépite au fond des veines, "là où palpitent les origines", comme dirait un fameux bordelais, elle est toujours là, dans toute sa splendeur.