good for your ears & soul

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mardi 18 mars 2014

Heavenly Sweet Jazz

Dans les années 70, le jazz a largement étiré son spectre vers les territoires de la soul et des "musiques du monde". Le label Tribe Records ou Strata East en est une expression caractéristique, pour son groove célébrant la vie et ses expressions libres. C'est cette couleur qui a marqué Franck Descollonges et Antoine Rajon, les fondateurs du label parisien Heavenly Sweetness. Ils commencent par réaliser, en 2007, l'album de Doug Hammond "A Real Deal", batteur et chanteur emblématique de Tribe Records qui n'avait rien produit depuis 15 ans. Ils rééditent également des bandes de Don Cherry et quelques perles oubliées de Blue Note.
Le ton est donné et les productions s'enchaînent, révélant de magnifiques artistes tels qu'Anthony Joseph, Shigeto, Guts, Blundetto... (cf catalogue)
De vinyl diggers, balayant les bacs des brocantes de deux doigts, ils sont passés sur le web et baladent leur souris jusque dans les moindres recoins. Dans leur quête, ils font confiance à des filtres tels que Gilles PetersonParisDjs et tant d'autres. Et au final, la production toujours la plus spontanée possible (un minimum de prises et d'effets) est mise à l'honneur par l'édition d'un vinyl qui retourne sous le diamant de nos vieilles platines. Dernière sortie remarquable : le nouvel album d'Anthony Joseph produit par Me'Shell :

vendredi 29 mars 2013

So(u)ldier Cody


Saul Williams se souvient (Vibrations nov. 2012) de la vague de fraîcheur qu'a provoqué Cody ChesnuTT sur la scène newyorkaise (celle là même qu'on a le plaisir de voir dans la Block Party de Dave Chapelle) : "Entendre ce type chanter était juste un don du ciel. Cela nous motivait artistiquement, croyez moi, il était devenu notre nouvelle inspiration". On veut bien le croire, quand dès les premiers instants sur la belle scène du Rocher de Palmer (Gironde), on se sent pousser des ailes, prêt à suivre le soldat Rasta Cody dans les reliefs de sa Soul. Son flow passe naturellement de la parole au chant, tout son corps vient enrichir ses propos, l'expression est totale, l'énergie complète, c'est électrique ! Parfaitement accompagné (guitare, basse, batterie et claviers - on aurait préféré les cuivres en chair et en os, mais sous hypnose, l'imitation synthé passait très bien !), on oscille entre les scansions de ses riffs de guitare et le miel de ses odes à l'amour, à la vie. Parce que le bonhomme a, semble t'il, tourné une page, comme en témoignent la plupart des titres de son dernier album. Plus sage ("I used to smoke crack back in the days") mais sans perdre sa fougue, il regonfle sa foi et transmet cette énergie comme un preacher à son audience. Et même après avoir tout donné, il serre les pinces à la sortie de la salle ;-)


Il y a quelques années, il avait transformé l'Elysée Montmartre en radio crochet, donnant le micro à ceux qui le souhaitaient. On avait alors vu pour la première fois la belle Ayo pousser la chansonnette ! En 2001, c'est encore lui qui transforme la scène de The Roots en salle d'audition : il vient brancher sa guitare à l'entracte et fait sortir Questlove de ses loges ! On connait la suite avec The Seeds, qu'il ne chante plus aujourd'hui : "je sais que vous avez la maturité de comprendre que je ne veux plus regarder en arrière" nous précise-t'il. Il reste cependant encore une belle collection de cassettes sur son T-shirt, comme un clin d'oeil à sa période "lo-fi" avec The Headphone Masterpiece (when the world was coming to his party :-), qui avait renversé tout le monde ! Et l'urgence, celle qui crépite au fond des veines, "là où palpitent les origines", comme dirait un fameux bordelais, elle est toujours là, dans toute sa splendeur.







vendredi 16 novembre 2012

Detroit destroyed



Avec le départ des industries automobiles (Ford, GM, Chrysler) allant chercher une main d'oeuvre bon marché au Mexique, Détroit s'est progressivement disloquée. Un tiers de la ville a juste été abandonné (cf cet article de economyincrisis.org). Quittant leurs foyers avec le strict minimum, les albums de famille n'étaient pas du voyage. C'est ce qu'ont constatés Arianna Arcara et Luca Santese en recueillant ces photographies abandonnées, transfigurées par la patine du temps. Essentiellement des portraits, d'hommes noirs pour la plupart, globalement non-identifiables, comme des fantômes tombés dans l'oubli.

La bande son de cette tragédie pourrait être rassemblée, elle, par Harold Schellinx. Archéologue sonore, il récupère de vieilles cassettes qui ont fini leurs jours dans le caniveau après s'être pris les pieds dans une tête de lecture. Soigneusement, il en a archivé des extraits qu'il a rassemblés sur une carte. Là aussi, la patine fait son effet sur la bande magnétique et dilate la dimension dramatique de la "trace".

Malheureusement, les investigations de Schellinx ne se sont pas portées sur Détroit. Il faudrait qu'il lance un appel ! On imagine les hits de la Motown revisités par les raclures du temps, les paillettes en moins ...

Aujourd'hui, la ville de la techno ne donne d'ailleurs pas dans le bling bling quand on va la chercher dans ses sous-terrains ! Les beats d'Underground Resistance en sont un des reflets les plus hardcore. Il faut dire que déjà en 1968, les guitares rock de MC5 évoquaient le feu ...


jeudi 15 novembre 2012

Black Gold


Encore hypnotisé par le concert d'Esperanza Spalding au Trianon, je me décide à reprendre ce blog pour partager le choc ! Et oh surprise, sous la poussière du web, je retrouve mon dernier (vieux) billet qui était précisément à son sujet. Je l'avais vue au théâtre de l'Atelier à Pigalle et je n'avais pas trouvé mieux que de la comparer à une fée ! Même impression aujourd'hui avec un orchestre digne de Duke Ellington pour nous emmener dans sa bande FM, au fil des compos de son dernier album Radio Music Society. La belle s'amuse de ses mélodies sophistiquées, s'enroule dans le rythme de sa basse, scat comme elle parle ! Et le tout le sourire aux lèvres, avec une aisance déconcertante et une virtuosité à couper le souffle. Les musiciens qui l'accompagnent ont aussi la part belle. A noter la présence de Jef Lee Johnson (guitare) à ses côtés, un des artisans du label nato, chez qui il avait sorti un magnifique album avec la rythmique princière du NPG (cf Open Season) !

Toute la musique afro-américaine transpire de cette jeune femme. Elle semble habitée par ses modes avec lesquels elle décline toutes ses expressions. "La classe" comme le criait un gars au balcon à chaque fin de morceau :-)

> Superbe version de "I can't help it", depuis le premier rang :-D



> A voir aussi, ce bel enregistrement au festival de Vitoria au Pays Basque espagnol, en juillet dernier, qui s'aparente au set du Trianon.


mardi 9 novembre 2010

La Fée Esperanza

C'est sur les pentes de Montmartre, au creux du ravissant petit Théâtre de l'Atelier, que la demoiselle fait son apparition. Devant le rideau de scène, elle va s'installer sur un fauteuil, enlève son manteau, se sert un verre de vin et se met à l'aise. Alors, le trio à cordes entame les premières mesures et la Chamber Music Society se dévoile au complet avec Leo Genovese aux claviers, l'argentin Quintino Cinalli à la batterie et Gretchen Parlato aux choeurs.
Au chant comme à la contrebasse, Esperanza Spalding époustoufle par sa maîtrise. Très jeune déjà, elle se faufile sous le piano de sa mère, apprend à jouer des cordes (en voyant un jour Yo Yo Ma), puis étudie la composition et la direction d'orchestre (la première fois, elle avait 15 ans ..), notamment à la fameuse Berklee School de Boston.
Mais au delà de la virtuosité, on est emporté par la richesse des compositions et des arrangements qui témoignent d'un univers singulier qui prend le temps de raconter, de décrire des situations et de partager des sensations. On sent le vent quand elle l'évoque, et son beau sourire nous laisse entrevoir les pommiers en fleur portés en majesté par son chant cristallin.
Assurément, cette jeune américaine de 26 ans n'a pas fini de nous étonner. Il s'en faut peu pour qu'elle écrive une symphonie ou un opéra ! Mais en attendant, son éclectisme l'emmène aux côtés de Prince, rien que ça ! Elle devrait participer à son prochain spectacle ... A suivre !


> more on wikipedia

Little fly, issu de son dernier album avec le Chamber Music Society produit par Heads Up.



Overjoyed, de Stevie Wonder, joué devant Obama



BBC review

Tribute to Prince avec Janelle Monae, Esperanza Spalding, Alicia Keys et Patti Labelle


Videos
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vendredi 5 novembre 2010

Fat Kids back in Paris


Deux ans après le concert au Zèbre de Belleville, les Fat Kids (artisans du label nato) prennent le Studio de l'Ermitage comme cour de récréation. Dans le cadre intimiste de cette belle salle, on est immédiatement emporté par leur jeu. Ils en ont une pleine malle de jeux, d'ailleurs, qu'ils déballent à loisir, manipulent, caressent et détournent, inspirés par la fraîcheur des muses libres. D'accidents en lignes harmoniques, on les entend causer, chuchoter, se répondre, s'emporter, s'amuser. Leur jazz est free, présent et humble. Un bonheur !

> TheirSpace
> Extraits du concert (HD en full screen)

samedi 10 juillet 2010

Prince is King !




25 ans après la "purple revolution", le Prince de Minneapolis pourrait bien être couronné roi de la Black Soul Music ! Encore une fois, dans la belle Citadelle d'Arras, sous un ciel étoilé, Roger Nelson a orchestré un show magistral. La musique prend le temps de s'installer, chaque musicien rayonne de sa présence et les reprises s'enchainent avec toujours de nouveaux arrangements époustouflants. Aux côtés de Larry Graham, il rend hommage à Sly Stone en poussant un duo guitare - basse de haute voltige, plus tard on danse tous sur "Le Freak" de Chic, et bien sûr, il déroule ses hits ("I've got too many hits", lance-t'il crâneur) : un Kiss groovy où les choristes étincellent, Take me with you qui nous ramène sur la moto pourpre, Little Red Corvette pour un love ride toujours aussi efficace, Forever in my life en solo, juste sur le beat du morceau, Nothing compare 2 u, Purple Rain pour officier la grand messe, beaucoup d'autres (2h30 sur scène !) ... et quelques titres de son nouvel album à venir qui laissent présager de très bonnes choses :-)
Au delà des superlatifs (peux pas m'en empêcher !), c'est la relative simplicité du show qui frappe. Pourtant, seul un tyran peut arriver à un tel résultat, doublé d'un égo sur-dimensionné et il répond bien à ces 2 critères. Mais sur scène, tout le monde semble jammer généreusement, public compris, et une véritable communion s'installe nous amenant au creux d'une grande musique magnifiquement servie par des interprètes exceptionnels (waah l'harmoniciste !) qui "se jouent" de la musique, s'amusent et nous ravissent, aux côtés d'un Prince chanteur, danseur, guitariste, pianiste et chef d'orchestre en grande grande forme :-D
Bon OK j'arrête, déjà ma mère était désolée de voir encore des posters de Prince dans ma chambre quand je passais le bac, mais à 40 ans ... je crois que c'est grillé, incurable !
Roger aime la France, il pourrait même venir s'y installer et faire le tour des salles parisiennes ! A suivre ! Et en attendant, le prochain opus "20ten" sera distribué avec Courrier International prochainement (date incertaine).
Peace O+>



--->>> vidéos <<<--- (vite, avant qu'elles ne soient supprimées !)

Avec Larry Graham



Un aperçu de l'ensemble



Kiss !

jeudi 7 janvier 2010

Beautiful Myra Flynn


Si Skin débranchait les guitares, elle jouerait comme elle ! Dans un espace où la Soul rencontre la Folk, Myra Flynn chante avec un éclat qui révèle toute sa puissance intérieure. D'abord à la plume avant de prendre micro et clavier, elle quitte très tôt son Vermont natal pour NY et travaille ses compos, notamment avec le soutien de Wyclef Jean. Son premier album Crooked Measures est sorti l'été dernier. Bien hâte de la voir sur scène !

HerSpace

Ci-dessous, une superbe interprétation de "Miss Independance" qui fait penser aux versions live de "Forever in my life" de Prince (peux pas m'en empêcher ;-)

lundi 21 décembre 2009

She's a young girl, he writes poetry ...


... they love to speak about us ! GENAU !!
And we feel them with their new power trio magnifying their music ! Valentine (bass / voice) and Nikolu (guitar / voice) met Etienne (drums / machines) as they were coming back to the work they did together some time ago. As u can hear, music is still very fresh and we can't wait to hear the album promised very soon !

TheirSpace