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vendredi 16 novembre 2012

Detroit destroyed



Avec le départ des industries automobiles (Ford, GM, Chrysler) allant chercher une main d'oeuvre bon marché au Mexique, Détroit s'est progressivement disloquée. Un tiers de la ville a juste été abandonné (cf cet article de economyincrisis.org). Quittant leurs foyers avec le strict minimum, les albums de famille n'étaient pas du voyage. C'est ce qu'ont constatés Arianna Arcara et Luca Santese en recueillant ces photographies abandonnées, transfigurées par la patine du temps. Essentiellement des portraits, d'hommes noirs pour la plupart, globalement non-identifiables, comme des fantômes tombés dans l'oubli.

La bande son de cette tragédie pourrait être rassemblée, elle, par Harold Schellinx. Archéologue sonore, il récupère de vieilles cassettes qui ont fini leurs jours dans le caniveau après s'être pris les pieds dans une tête de lecture. Soigneusement, il en a archivé des extraits qu'il a rassemblés sur une carte. Là aussi, la patine fait son effet sur la bande magnétique et dilate la dimension dramatique de la "trace".

Malheureusement, les investigations de Schellinx ne se sont pas portées sur Détroit. Il faudrait qu'il lance un appel ! On imagine les hits de la Motown revisités par les raclures du temps, les paillettes en moins ...

Aujourd'hui, la ville de la techno ne donne d'ailleurs pas dans le bling bling quand on va la chercher dans ses sous-terrains ! Les beats d'Underground Resistance en sont un des reflets les plus hardcore. Il faut dire que déjà en 1968, les guitares rock de MC5 évoquaient le feu ...


jeudi 15 novembre 2012

Black Gold


Encore hypnotisé par le concert d'Esperanza Spalding au Trianon, je me décide à reprendre ce blog pour partager le choc ! Et oh surprise, sous la poussière du web, je retrouve mon dernier (vieux) billet qui était précisément à son sujet. Je l'avais vue au théâtre de l'Atelier à Pigalle et je n'avais pas trouvé mieux que de la comparer à une fée ! Même impression aujourd'hui avec un orchestre digne de Duke Ellington pour nous emmener dans sa bande FM, au fil des compos de son dernier album Radio Music Society. La belle s'amuse de ses mélodies sophistiquées, s'enroule dans le rythme de sa basse, scat comme elle parle ! Et le tout le sourire aux lèvres, avec une aisance déconcertante et une virtuosité à couper le souffle. Les musiciens qui l'accompagnent ont aussi la part belle. A noter la présence de Jef Lee Johnson (guitare) à ses côtés, un des artisans du label nato, chez qui il avait sorti un magnifique album avec la rythmique princière du NPG (cf Open Season) !

Toute la musique afro-américaine transpire de cette jeune femme. Elle semble habitée par ses modes avec lesquels elle décline toutes ses expressions. "La classe" comme le criait un gars au balcon à chaque fin de morceau :-)

> Superbe version de "I can't help it", depuis le premier rang :-D



> A voir aussi, ce bel enregistrement au festival de Vitoria au Pays Basque espagnol, en juillet dernier, qui s'aparente au set du Trianon.